Il comprend notamment 8 textes inédits de Patrick Modiano.
A lire à propos de cette publication
"Modiano se démasque", un article enthousiaste de Jérôme Garcin ("Le Nouvel Observateur").
"Découvrir Patrick Modiano", par Norbert Czarny
"Modiano retouche son portrait", par Denis Cosnard ("Les Echos").
Sommaire
"Modiano retouche son portrait", par Denis Cosnard ("Les Echos").
Sommaire
Maryline Heck et Raphaëlle Guidée : Avant-propos
Patrick Modiano : La vie collective est étouffante
Jean Poucet : Jouy-en-Josas dans l’oeuvre de Patrick Modiano
Gaston Ferdière : Certificat médical
Janine et Raymond Queneau : Lettres
Patrick Modiano : Entrer par effraction dans le château de la Belle au Bois dormant
Emmanuel Berl : Un jeune homme doué
Jean Gaugeard : Un voyage au bout du ghetto
Robert Poulet : Les voix du marécage
Jacques Bersani : La Place de l’étoile
Robert Kanters : La nuit de Patrick Modiano
Dominique Fernandez : Au nom du père
Bertrand Poirot-Delpech : Un nouvel « étranger »
Michel Cournot : Les passés du futur
Robert Gallimard : Un écrivain né chez Gallimard
Dominique Zehrfuss : PM
Sempé : À propos de Catherine Certitude
Patrick Modiano : Le Temps
Alan Morris : Patrick Modiano et le fait divers
Michael Sheringham : Le Londres de Modiano : Du plus loin de l’oubli
Didier Blonde : L’abonné absent
Patrick Modiano : Liste de noms propres
Tiphaine Samoyault : Le nom propre
Fabrice Gabriel : Marcel Modiano
Régine Robin : Le Paris toujours déjà perdu de Patrick Modiano
Luc Mary-Rabine : Les lieux de Modiano
Alexandre Gefen : D’un syndrome confuso-onirique
Jacques Lecarme : Variations de Modiano
Claude Burgelin : « Je me suis dit que j’allais me réveiller ». Lecture d’Accident nocturne
Dominique Rabaté : Identification d’un homme
Stéphane Chaudier : Le cirque Modiano
Bruno Blanckeman: Spectrographie
Anne-Yvonne Julien : Une jeunesse « état de grâce » dans L’Horizon ?
Sylvie Servoise : L’Horizon, l’avenir (enfin) retrouvé
Éric Chauvier : Dora Bruder, une quête de l’essentiel
Maryline Heck : Avant-propos (à propos de Dora Bruder)
Patrick Modiano: Avec Klarsfeld, contre l’oubli
Patrick Modiano/Serge Klarsfeld : Correspondance
Documents et photographies
Mireille Hilsum : Serge Klarsfeld/Patrick Modiano : enjeux d’une occultation
Marie Darrieussecq : Du plus loin de l’oubli
Pierre Pachet : La prise
Hélène Frappat : Passer l’hiver
Pascal Ory : Chemin des bibliothèques obscures
J.-M. G. Le Clézio: Portrait de Patrick Modiano (encre de Chine)
Lettres
Paul Morand, 1969
Georges Henein, 1972
Georges Pompidou, 1972
Romain Gary, 1978
Gerhard Heller, 1979
Jean Cayrol, 1981
Raymond Aron, 1982
Peter Handke, 1990, 1996
Nathalie Sarraute, 1997
Patrick Modiano : Autour de Julien Gracq
Patrick Modiano : Disparition de l’écrivain Tristan Egolf
Patrick Modiano : Préface de l’ouvrage Le Nain et autres nouvelles de Marcel Aymé
Patrick Modiano : Préface de Paris Photographie. Cent histoires extraordinaires de 1839 à nos jours de Virginie Chardin
Patrick Modiano : Préface d’Automne à Berlin de Joseph Roth
Mireille Hilsum : Modiano préfacier
Antoine de Gaudemar et Patrick Modiano : « Ce que je dois au cinéma » (entretien)
Patrick Modiano : Le baron de Clappique
Aurélie Feste-Guidon : Lacombe Lucien
Dominique Rabaté : Identification d’un homme
Stéphane Chaudier : Le cirque Modiano
Bruno Blanckeman: Spectrographie
Anne-Yvonne Julien : Une jeunesse « état de grâce » dans L’Horizon ?
Sylvie Servoise : L’Horizon, l’avenir (enfin) retrouvé
Éric Chauvier : Dora Bruder, une quête de l’essentiel
Maryline Heck : Avant-propos (à propos de Dora Bruder)
Patrick Modiano: Avec Klarsfeld, contre l’oubli
Patrick Modiano/Serge Klarsfeld : Correspondance
Documents et photographies
Mireille Hilsum : Serge Klarsfeld/Patrick Modiano : enjeux d’une occultation
Marie Darrieussecq : Du plus loin de l’oubli
Pierre Pachet : La prise
Hélène Frappat : Passer l’hiver
Pascal Ory : Chemin des bibliothèques obscures
J.-M. G. Le Clézio: Portrait de Patrick Modiano (encre de Chine)
Lettres
Paul Morand, 1969
Georges Henein, 1972
Georges Pompidou, 1972
Romain Gary, 1978
Gerhard Heller, 1979
Jean Cayrol, 1981
Raymond Aron, 1982
Peter Handke, 1990, 1996
Nathalie Sarraute, 1997
Patrick Modiano : Autour de Julien Gracq
Patrick Modiano : Disparition de l’écrivain Tristan Egolf
Patrick Modiano : Préface de l’ouvrage Le Nain et autres nouvelles de Marcel Aymé
Patrick Modiano : Préface de Paris Photographie. Cent histoires extraordinaires de 1839 à nos jours de Virginie Chardin
Patrick Modiano : Préface d’Automne à Berlin de Joseph Roth
Mireille Hilsum : Modiano préfacier
Antoine de Gaudemar et Patrick Modiano : « Ce que je dois au cinéma » (entretien)
Patrick Modiano : Le baron de Clappique
Aurélie Feste-Guidon : Lacombe Lucien
Lettres
Alain Cavalier
Volker Schlöndorff
Joseph Losey
Louis Malle
Patrick Modiano : Notes sur Loulou de Pabst
Patrick Modiano : La caméra légère
Patrick Modiano : Fin d’un scénario
Patrick Modiano : Repères biographiques
Biographie des contributeurs
Avant-propos
"Patrick Modiano est entré tout jeune homme en littérature : étudiant « fantôme » à la Sorbonne, il se consacre entièrement à l’écriture et s’introduit dans la cour des grands dès la publication fracassante, en avril 1968, de son premier roman, La Place de l’étoile. Au moment même où la jeunesse parisienne échafaude des barricades et rêve aux lendemains qui chantent, le jeune écrivain exhume les cadavres de la Seconde Guerre mondiale et règle ses comptes avec l’antisémitisme national en faisant tomber, l’un des premiers, le mythe d’une France unanimement résistante. Écrivain anachronique ? L’étiquette longtemps lui collera à la peau.
Modiano n’a alors que vingt-trois ans, mais déjà sa mémoire semble précéder sa naissance. Si ses livres se sont singulièrement adoucis depuis ce premier brûlot, il n’a cessé de rencontrer une importante reconnaissance publique et critique, à tel point qu’il est aujourd’hui en passe de devenir un « classique » – ce dont témoignent d’ailleurs les multiples prix et distinctions qui ont récompensé son oeuvre, dont le Goncourt en 1978 (pour Rue des Boutiques obscures). Modiano est sans doute l’un des rares écrivains actuels à s’attirer les faveurs de l’Université et d’une critique remarquablement unanime, mais aussi d’un public important, lectorat fidèle qui le suit de livre en livre.
Ce Cahier revient ainsi sur plus de quarante années d’écriture et quelque vingt-cinq romans et récits ; il offre un parcours à travers une oeuvre souvent réputée monocorde – à tort, car il y a loin de La Place de l’étoile à L’Horizon (2010), loin de la « trilogie de l’Occupation » que composent ses trois premiers romans (La Place de l’étoile, La Ronde de nuit et Les Boulevards de ceinture) à Dora Bruder (1997). Certes, de livre en livre, l’écrivain creuse inlassablement un sillon familier : hanté par les périodes sombres de l’histoire française et par les faits divers les plus tragiques, il met en scène des personnages à l’identité trouble, quasi spectrale, souvent confusément mêlés à quelque crime ; avec le mélange de précision et de flou si propre à son style, il arpente Paris comme une énigme, suit la trace de disparus et nous fait partager son insatiable passion des noms propres. Au fil du temps, les personnages de l’oeuvre ont ainsi acquis comme un air de famille, et l’on retrouvera dans ce Cahier le personnel de la biographie modianesque – parents négligents, jeunes gens livrés à eux-mêmes, enfance brisée par le deuil – comme les épisodes et les lieux-clefs du roman familial – les fugues adolescentes, l’appartement du quai Conti, le panier à salade...
Mais les variations de la fameuse « petite musique » sont nombreuses, et ses harmoniques certainement plus contrastées qu’on ne le croit souvent. On pourrait évoquer la manière dont certains éléments autobiographiques se donnent à lire de façon moins détournée dans l’oeuvre récente (Un pedigree, 2005), ou la présence de plus en plus insistante d’héroïnes féminines dans les derniers romans (Des inconnues, La Petite Bijou, Dans le café de la jeunesse perdue). Les articles et les documents rassemblés ici donneront accès à des aspects de l’oeuvre moins explorés, comme la représentation de l’avenir ou l’humour discret des narrateurs modianesques. Grâce aux nombreux fac-similés et aux témoignages recueillis, le lecteur pénétrera dans l’atelier d’un écrivain réputé secret et pourra mesurer, en lisant les premières critiques de ses romans, de l’extrême-droitier Rivarol aux Lettres françaises, dirigées à l’époque par Aragon, le choc politique et esthétique que constitua son entrée sur la scène littéraire. De la satire mordante des premiers livres à la mélancolie en mode mineur qui marque tous les textes du romancier depuis Villa Triste (1975), ce sont les tournants, les contrastes autant que les constantes de l’oeuvre modianesque que nous avons voulu mettre en évidence dans ce volume.
À ce titre, deux sections du Cahier pourront tout particulièrement retenir l’attention des amateurs de Modiano. Le dossier constitué autour de la genèse de Dora Bruder, tout d’abord, qui revient sur l’un des textes les plus marquants de l’oeuvre et met en lumière les conditions de l’enquête menée conjointement par Serge Klarsfeld et Patrick Modiano sur les traces de la jeune fille déportée. La correspondance entre les deux hommes montre un écrivain bouleversé par les photographies, témoignages et documents transmis au fur et à mesure par Klarsfeld. Le lecteur pourra les découvrir ici à son tour, en même temps qu’une analyse critique de la collaboration entre l’avocat et l’écrivain. Par ailleurs, la dernière section du Cahier laisse toute sa place au cinéma, dont le rôle dans l’univers de Modiano demeure mal connu. Fils d’une actrice, il ne perdait pas une occasion, adolescent, de se réfugier dans les salles obscures, rédigeant des comptes rendus des films qu’il voyait – on en trouvera un exemple dans ce volume (notes sur Loulou de Pabst). Bien plus tard, il contribue de façon décisive au succès polémique de Lacombe Lucien de Louis Malle (1974), et participe au scénario de Bon Voyage de Jean-Paul Rappeneau (2003). Les extraits de sa correspondance que nous publions ici témoignent des amitiés nouées dans le milieu du septième art et des différents projets cinématographiques que Modiano a pu concevoir. Celui- ci revient, dans un grand entretien avec Antoine de Gaudemar, sur les intersections entre son oeuvre littéraire et le cinéma, qu’il décrit comme un « laboratoire romanesque ».
Au-delà de son intérêt scientifique, c’est aussi au plaisir de la lecture que convie ce Cahier. On pourra entendre ici, pour la première fois, la voix de l’écrivain encore adolescent, dans un texte de jeunesse racontant son malaise de collégien enfermé dans un pensionnat (« La vie collective est étouffante »). On retrouvera aussi celle, familière, de l’auteur confirmé dans des textes inédits ou peu connus, comme la nouvelle « Le temps » ou un extrait de scénario de 1975. On pourra enfin prendre connaissance d’une importante correspondance qui atteste des liens que cet écrivain souvent décrit comme solitaire a su tisser au fil des ans dans le milieu intellectuel et artistique ; à lire les lettres affectueuses des époux Queneau, l’hommage de Raymond Aron et les témoignages d’écrivains contemporains comme Marie Darrieussecq, Pierre Pachet ou Hélène Frappat, on prend ici la mesure de l’extraordinaire résonance de cette oeuvre dans son époque."
Au-delà de son intérêt scientifique, c’est aussi au plaisir de la lecture que convie ce Cahier. On pourra entendre ici, pour la première fois, la voix de l’écrivain encore adolescent, dans un texte de jeunesse racontant son malaise de collégien enfermé dans un pensionnat (« La vie collective est étouffante »). On retrouvera aussi celle, familière, de l’auteur confirmé dans des textes inédits ou peu connus, comme la nouvelle « Le temps » ou un extrait de scénario de 1975. On pourra enfin prendre connaissance d’une importante correspondance qui atteste des liens que cet écrivain souvent décrit comme solitaire a su tisser au fil des ans dans le milieu intellectuel et artistique ; à lire les lettres affectueuses des époux Queneau, l’hommage de Raymond Aron et les témoignages d’écrivains contemporains comme Marie Darrieussecq, Pierre Pachet ou Hélène Frappat, on prend ici la mesure de l’extraordinaire résonance de cette oeuvre dans son époque."
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