dimanche 13 novembre 2011

Rudy Modiano, le frère de Patrick Modiano

Patrick et Rudy Modiano
photographiés vers 1955
Rudy Modiano était le frère unique de Patrick Modiano.Né le 5 octobre 1947, il est mort d'une leucémie début 1957. Modiano a successivement fourni deux indications légèrement différentes pour ce décès. "En février 1957, j'ai perdu mon frère", écrit-il dans Un pedigree. Il date la mort de Rudy du 29 janvier 1957 dans la "Chronologie" (2008) comme dans les "Repères biographiques" des "Cahiers de L'Herne" (2012). 
« Le choc de sa mort a été déterminant. Ma recherche perpétuelle de quelque chose de perdu, la quête d’un passé brouillé qu’on ne peut élucider, l’enfance brusquement cassée, tout cela participe d’une même névrose qui est devenue mon état d’esprit. »
(Entretien avec Pierre Assouline).

« En février 1957, j’ai perdu mon frère. (…) A part mon frère Rudy, sa mort, je crois que rien de tout ce que je rapporterai ici ne me concerne en profondeur. »
(extrait de Un pedigree).

Patrick Modiano a dédié à Rudy ses huit premiers romans, dont le premier à lui seul : La Place de l’étoile, La Ronde de nuit, Les Boulevards de ceinture, Villa Triste, Livret de famille, Rue des boutiques obscures, Une jeunesse, De si braves garçons.


Patrick Modiano a jusque à présent très peu évoqué directement son frère, si l'on excepte la fiction (Remise de peine) et quelques phrases décisives dans Un pedigree. Finira-t-il par aborder de front ce sujet douloureux? C'est ce à quoi l'incite Frédéric Beigbeder, dans un article du "Figaro" (février 2011): "Pardon de me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais... à votre tour, monsieur Modiano. Il faut plonger. Rudy est inévitable."

A lire à propos du lien entre Patrick Modiano et son frère disparu : Frère du précédent, de Jean-Bertrand Pontalis (Gallimard, 2006).
Psychanalyste et écrivain, J.-B. Pontalis consacre à Modiano quelques pages de ce livre sur les relations entre frères, et sur son propre frère Jean-François Lefèvre-Pontalis. « Il ne peut être que notre ami, qu’un frère très proche, ce grand garçon inquiet, incapable de finir une phrase, mécontent si, croyant lui venir en aide, on tente de la finir à sa place », écrit notamment Jean-Bertrand Pontalis.


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