La figure de François Vernet, écrivain français auteur notamment de Nouvelles peu exemplaires, hante plusieurs textes de Patrick Modiano.
François Vernet, de son vrai nom Albert Sciaky, est mort à 27 ans, à Dachau, en 1945. Il avait été arrêté à Paris par la Gestapo le 10 février 1944. Résistant, il fabriquait notamment des faux papiers d’identité pour les déserteurs du STO (Service du travail obligatoire). Outre les Nouvelles peu exemplaires, éditées après sa mort, il avait écrit Ce bon temps, un roman paru chez Gallimard avant guerre, et Vous ne mourrez nullement.
Patrick Modiano évoque à plusieurs reprises François Vernet :
-Dans Un cirque passe : "Ces livres étaient rangés là bien avant l’arrivée de mon père dans l’appartement. C’était le locataire précédent, l’auteur de La Chasse à courre qui les avait oubliés. Quelques uns d’entre eux portaient le nom, sur leur page de garde, d’un mystérieux François Vernet".
Patrick Modiano évoque à plusieurs reprises François Vernet :
-Dans Un cirque passe : "Ces livres étaient rangés là bien avant l’arrivée de mon père dans l’appartement. C’était le locataire précédent, l’auteur de La Chasse à courre qui les avait oubliés. Quelques uns d’entre eux portaient le nom, sur leur page de garde, d’un mystérieux François Vernet".
-Dans "15 Quai Conti", texte consacré à François Vernet publié en préambule de l’édition des Nouvelles peu exemplaires parue en 2002.
-Dans Dora Bruder :
"Dans l’appartement du 15 quai de Conti, où habitait mon père depuis 1942 – le même appartement qu’avait loué Maurice Sachs l’année précédente -, ma chambre d’enfant était l’une des deux pièces qui donnaient sur la cour. Maurice Sachs raconte qu’il avait prêté ces deux pièces à un certain Albert, surnommé « le Zébu ». Celui-ci y recevait « toute une bande de jeunes comédiens qui rêvaient de former une troupe et d’adolescents qui commençaient à écrire ». Ce « Zébu », Albert Sciaky, portait le même prénom que mon père et appartenait lui aussi à une famille juive italienne de Salonique. Et comme moi, exactement trente ans plus tard, au même âge, il avait publié à vingt et un ans, en 1938, chez Gallimard, un premier roman sous le pseudonyme de François Vernet. Par la suite, il est entré dans la Résistance. Les Allemands l’ont arrêté. Il a écrit sur le mur de la cellule 218, deuxième division à Fresnes : "Zébu arrêté le 10.2.44. Suis au régime de rigueur pendant 3 mois, interrogé du 9 au 28 mai, ai passé la visite le 8 juin, 2 jours après le débarquement allié."
Il est parti du camp de Compiègne dans le convoi du 2 juillet 1944 et il est mort à Dachau en mars 1945.
Un chapitre du livre-enquête Dans la peau de Patrick Modiano de Denis Cosnard (Fayard, 2011) est consacré aux trois fantômes de la chambre de Patrick Modiano, quai Conti : François Vernet, Maurice Sachs et Rudy Modiano.
L'édition originale de Ce bon temps, premier livre de Vernet (1938) |
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