Il s’agit d’un personnage réel, un médecin vietnamien que connurent à la fois les parents de Modiano et ceux de Le-Tan à Paris, pendant la seconde guerre mondiale.
Patrick Modiano l’évoque dans un texte sur Pierre Le-Tan ("J’ai connu Pierre Le-Tan…") : le père du dessinateur, alors jeune peintre vietnamien, "avait lié amitié avec mes parents pendant l’Occupation, à Paris, ainsi que tout un groupe d’autres artistes, comme les peintres Maï-Thu et Vu-Cao-Dam, et le mystérieux docteur Manh-Don qui introduisait l’acupuncture en France, et qui, à l’époque, était acteur de cinéma et avait joué dans le film de Georg-Wilhelm Pabst : Le Drame de Shangaï."
De son côté, Pierre Le-Tan consacre un chapitre de Paris de ma jeunesse (album dont Modiano a justement signé la préface) à ce mystérieux personnage, rebaptisé pour l’occasion docteur Van Son.
Il était "le meilleur ami de mon père, écrit Le-Tan. Ce médecin mondain aux allures de play-boy était pour mon frère et moi une figure mythique. (…)
Je pourrais décrire son appartement de la rue de l’Université avec précision. (…) Dans le petit salon, (le tableau) qui m’impressionnait le plus était un dessin de Matisse au dessous duquel le maître avait inscrit: « Au docteur Van Son, mon sauveur ». (…)
Cet homme qui nous appelait « mon petit chat » avait l’aura d’une vedette de cinéma – il avait d’ailleurs joué dans un film de Pabst. (…)
De tous les vietnamiens Van Son était le plus « parisien ». Et pourtant il était resté profondément oriental. Un bonze l’accompagnait pour son dernier voyage au cimetière du Montparnasse, et l’empereur Bao Daï dirigeait le cortège. »
Cet homme qui nous appelait « mon petit chat » avait l’aura d’une vedette de cinéma – il avait d’ailleurs joué dans un film de Pabst. (…)
De tous les vietnamiens Van Son était le plus « parisien ». Et pourtant il était resté profondément oriental. Un bonze l’accompagnait pour son dernier voyage au cimetière du Montparnasse, et l’empereur Bao Daï dirigeait le cortège. »
Timbres représentant l'empereur Bao Dai |
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