samedi 7 novembre 2020

Quand Modiano aide Pauline Baer de Perignon à retrouver ses tableaux disparus

 

La couverture du récit, illustrée par Pierre Le-Tan

Une couverture illustrée par Pierre Le-Tan, une famille à moitié juive, une enquête qui ramène aux heures noires du Paris de l’Occupation... Les fidèles de Patrick Modiano ne seront pas dépaysés à la lecture de La Collection disparue, le premier livre de Pauline Baer Perignon (éditions Stock). D’autant que l'écrivain lui-même apparaît à plusieurs reprises dans ce récit. 

Un jour, Pauline Baer croise un de ses cousins, ancien de chez Sotheby’s, et découvre que son arrière-grand-père Jules Strauss (1861-1943) fut en possession d’une mirifique collection de tableaux. Des Renoir, des Monet, une foule de Sisley, des Degas... Pourquoi ont-ils disparu ? Que sont-ils devenus ? Taraudée par cette double interrogation, Pauline Baer se lance dans une enquête de plusieurs années sur les traces de ce trésor perdu, et partant, sur l'histoire de sa famille. 

Sa chasse est un peu brouillonne. Pauline Baer bombarde de mails les musées et les spécialistes des biens juifs spoliés, elle court du Brésil à Dresde en passant par La Courneuve et Coblence, elle consulte une voyante en désespoir de cause... 

Dans cette quête échevelée, Patrick Modiano joue le rôle d’une bonne fée. Non seulement Pauline Baer se réfère à ses livres, en particulier Dora Bruder. Mais à deux occasions, elle croise fortuitement le Prix Nobel de littérature, et lui demande de l’aide. Et miracle, elle obtient de lui un renseignement clé. Car, en spécialiste émérite de l’Occupation, Modiano sait à la fois qui était Jules Strauss, et qui lui avait succédé dans son appartement, avenue Foch : un certain Kurt Maulaz, agent de la Gestapo. « Quand on est dans un labyrinthe, on devrait toujours appeler à la rescousse l’auteur de Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier », conseille, amusé, Louis-Henri de La Rochefoucauld dans L’Express

Au bout du compte, Pauline Baer ne trouve peut-être pas tout à fait que ce qu'elle cherchait, mais davantage : une place dans sa famille, aux côtés notamment d’Edouard, ce frère si doué, inoubliable interprète de Un Pedigree. 




4 commentaires:

  1. Merci ! Je ne connaissais pas cette Nième histoire de spoliation et je vais me procurer le livre. je suppose que Patrick Modiano est aussi l'instigateur de l'illustration de la première de couverture par Pierre Le Tan, non ?

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  2. En Modianie, les coïncidences n’existent pas vraiment.

    Amitiés,

    France

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  3. Je viens de dévorer ce livre, en apnée. Cela dépasse de beaucoup le simple récit d'une quête complexe, empêtrée dans les méandres de la grande Histoire. L'entêtement remarquable de Pauline Baer de Perignon finit par nous concerner au point que l'on va aimer son arrière-grand-père, Jules Strauss, dont on devine vite qu'il a dû affronter toutes les tempêtes des années noires de l'Occupation. J'ignorais qu'Edouard fût l'un des frères de Pauline ; quelle famille !

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