Anne Hidalgo et Patrick Modiano dévoilent la plaque "Promenade Dora Bruder" (photo Henri Garat/Mairie de Paris) |
C'était une fille du quartier, a rappelé Patrick Modiano dans son discours, en présence notamment d'une petite-cousine de Dora Bruder. « Ses parents se sont mariés à la mairie du 18e, elle est allée à l’école dont nous pouvons voir la façade, elle a fréquenté une autre école un peu plus haut sur la butte, elle a vécu avec ses parents rue Lamarck, boulevard Ornano », a souligné le romancier. Ses grands-parents habitaient « à quelques mètres de nous ».
« Là où nous sommes, elle jouait avec un de ses cousins, et là aussi sans doute vers quinze ans elle donnait des rendez-vous, a ajouté Modiano de sa voix douce. Les soirs d’été où les jeunes gens restaient tard sous les platanes du terre-plein à prendre le frais sur les bancs, elle a écouté les airs de guitare de ceux qu’on appelait les Gitans et dont plusieurs familles vivaient ici, parmi lesquelles la famille du musicien Django Reinhardt. Pour Dora et pour les enfants du quartier, ce terre-plein était un terrain de jeux qu’ils appelaient le talus. »
L'avis de recherche de 1941 qui a déclenché l'enquête de Modiano |
Aujourd’hui, « Dora Bruder devient un symbole, a aussi déclaré l'écrivain. Elle représente désormais dans la mémoire de la ville les milliers d’enfants et d’adolescents qui sont partis de France pour être assassinés à Auschwitz, celles et ceux dont Serge Klarsfeld, dans son livre Memorial a rassemblé inlassablement les photos pour qu’on puisse connaître leurs visages. »
Anne Hidalgo a pris le relais, ajoutant une dimension plus politique à cette inauguration. "Dora Bruder était une jeune fille qui aimait ce quartier et elle a été arrachée à la vie par la barbarie simplement parce qu'elle était juive, a-t-elle affirmé. Paris réaffirmera ainsi son engagement à ne rien oublier de la barbarie passée et à ne rien concéder aux barbaries présentes et à venir, et rendra hommage à un écrivain qui a placé sa ville au cœur de son œuvre."
La maire de Paris a aussi rappelé qu'en janvier 2015, soixante-dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale, des juifs ont de nouveau été assassinés à Paris pour ce qu’ils étaient, lors de la tuerie de l’Hyper-Casher.
"Se souvenir du passé, c'est être capable d'affronter et de répondre à celles et ceux qui font des amalgames, qui voudraient nous faire croire que tout cela est derrière nous, voire que cela n'a jamais existé", a souligné Anne Hidalgo.
"Se souvenir du passé, c'est être capable d'affronter et de répondre à celles et ceux qui font des amalgames, qui voudraient nous faire croire que tout cela est derrière nous, voire que cela n'a jamais existé", a souligné Anne Hidalgo.
A lire sur le même sujet
-Paris immortalise Dora Bruder, par Mohammed Aissaoui (Le Figaro)
-Un nouveau discours fort de Patrick Modiano (Le Monde)
-Dora Bruder, une promenade contre l'oubli, par Denis Cosnard (Le Monde)
-Patrick Modiano : "Dora Bruder devient un symbole", par Susie Bourquin (Europe 1)
-Une promenade Dora Bruder à Paris (présentation sur le site de la mairie)
-Paris immortalise Dora Bruder, par Mohammed Aissaoui (Le Figaro)
-Un nouveau discours fort de Patrick Modiano (Le Monde)
-Dora Bruder, une promenade contre l'oubli, par Denis Cosnard (Le Monde)
-Patrick Modiano : "Dora Bruder devient un symbole", par Susie Bourquin (Europe 1)
-Une promenade Dora Bruder à Paris (présentation sur le site de la mairie)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire