Alain Charell est d’abord le personnage central du chapitre XI de De si braves garçons (1982).
Le narrateur, Patrick, y retrouve par hasard à la gare du Nord l’un de ses anciens camarades de collège, Charell. Ce dernier l’entraîne dans un appartement meublé du quartier, boulevard de Magenta, qui lui sert de garçonnière ainsi qu’à sa femme Suzanne. On y croise notamment un ami du couple, François Duveltz.
Quelque temps plus tard, Charell est retrouvé dans cet appartement, blessé par deux balles de revolver…
On trouve dans Fleurs de ruine (1991) deux histoires proches de celle des Charell.
Le livre évoque d’abord un fait divers daté d’avril 1933. Un jeune ingénieur chimiste, Urbain T., est marié à une jolie blonde, Gisèle S. Un samedi soir, il sortent pour dîner, vont dans un bar de Montparnasse, puis semble-t-il dans un dancing du Perreux, et y rencontrent deux autres couples. Vers deux heures du matin, tous se retrouvent chez Urbain et Gisèle T. Au cours de la nuit, "deux coups sourds retentirent". Les deux époux sont retrouvés l’un mort, l’autre en train d’agoniser.
Il s’agit d’un fait divers réel, l'"orgie mortelle" de Gisèle et Urbain Thuau, que Simone de Beauvoir mentionne déjà dans La Force de l’âge :
"Un jeune ingénieur chimiste et sa femme, mariés depuis trois ans et fort heureux, ramenèrent une nuit chez eux un couple inconnu, qu’ils avaient rencontré dans un cabaret ; à quelles orgies se livrèrent-ils ? Au matin, le jeune ménage se donna la mort." (Gallimard 1960).
La presse de l'époque avait largement évoqué ce fait divers, à l'image de cet article de "Ouest-Eclair" d'avril 1933 :
"Après le Champagne, le revolver"
"La seconde victime succombe
PARIS, 27 avril. — On a encore présente à la mémoire la tragédie navrante qui dans la nuit de samedi à dimanche, ensanglanta un petit appartement, 26, rue des Fossés-St-Jacques. On se souvient qu'après une soirée passée dans diverses boites de nuit, un jeune ingénieur chimiste, Urbain Thuau, soldat au 22e B.O.A., alors que sa femme venait de tenter de se suicider, se tira lui-même un coup de revolver en plein cœur. Urbain Thuau fut tué sur le coup ; sa femme avait été transportée à l'hôpital Cochin, où pendant plusieurs jours on garda quelque espoir de la sauver. Tous les efforts auront été vains : Gisèle Thuau est morte cette nuit à 23 h. 15"
Le narrateur de Fleurs de ruine se souvient ensuite avoir été entraîné en 1965 par "un homme d’environ trente-cinq ans" nommé "Duvelz ou Devez" dans un appartement boulevard Raspail. Avec son amie Jacqueline, il s’y retrouve face à Duvelz et une jeune femme dont ce dernier caresse les seins, prélude sans doute à une nuit chaude… Mais le narrateur et son amie préfèrent s’éclipser.
Les Charell réapparaissent dans Du plus loin de l’oubli (1996).
Partant d’un scénario qu’il a lu, intitulé Blackpool Sunday, le narrateur se met à écrire une histoire.
Dans un café situé "juste en face de la gare du Nord", ses deux héros rencontrent "un couple étrange, les Charell, dont on se demande ce qu’ils peuvent bien faire par ici : elle, une femme blonde d’allure très élégante, et lui, un brun qui parle d’une voix douce. Le couple les invite dans un appartement, boulevard de Magenta, pas très loin de leur hôtel. Les chambres sont dans la pénombre. Mme Charell leur verse à boire un alcool..."
L’histoire des Charell a été adaptée au cinéma par Mikhaël Hers en 2006.
Son moyen métrage s’intitule justement Charell.
Le narrateur, Patrick, y retrouve par hasard à la gare du Nord l’un de ses anciens camarades de collège, Charell. Ce dernier l’entraîne dans un appartement meublé du quartier, boulevard de Magenta, qui lui sert de garçonnière ainsi qu’à sa femme Suzanne. On y croise notamment un ami du couple, François Duveltz.
Quelque temps plus tard, Charell est retrouvé dans cet appartement, blessé par deux balles de revolver…
On trouve dans Fleurs de ruine (1991) deux histoires proches de celle des Charell.
Le livre évoque d’abord un fait divers daté d’avril 1933. Un jeune ingénieur chimiste, Urbain T., est marié à une jolie blonde, Gisèle S. Un samedi soir, il sortent pour dîner, vont dans un bar de Montparnasse, puis semble-t-il dans un dancing du Perreux, et y rencontrent deux autres couples. Vers deux heures du matin, tous se retrouvent chez Urbain et Gisèle T. Au cours de la nuit, "deux coups sourds retentirent". Les deux époux sont retrouvés l’un mort, l’autre en train d’agoniser.
Il s’agit d’un fait divers réel, l'"orgie mortelle" de Gisèle et Urbain Thuau, que Simone de Beauvoir mentionne déjà dans La Force de l’âge :
"Un jeune ingénieur chimiste et sa femme, mariés depuis trois ans et fort heureux, ramenèrent une nuit chez eux un couple inconnu, qu’ils avaient rencontré dans un cabaret ; à quelles orgies se livrèrent-ils ? Au matin, le jeune ménage se donna la mort." (Gallimard 1960).
La presse de l'époque avait largement évoqué ce fait divers, à l'image de cet article de "Ouest-Eclair" d'avril 1933 :
"Après le Champagne, le revolver"
"La seconde victime succombe
PARIS, 27 avril. — On a encore présente à la mémoire la tragédie navrante qui dans la nuit de samedi à dimanche, ensanglanta un petit appartement, 26, rue des Fossés-St-Jacques. On se souvient qu'après une soirée passée dans diverses boites de nuit, un jeune ingénieur chimiste, Urbain Thuau, soldat au 22e B.O.A., alors que sa femme venait de tenter de se suicider, se tira lui-même un coup de revolver en plein cœur. Urbain Thuau fut tué sur le coup ; sa femme avait été transportée à l'hôpital Cochin, où pendant plusieurs jours on garda quelque espoir de la sauver. Tous les efforts auront été vains : Gisèle Thuau est morte cette nuit à 23 h. 15"
Le narrateur de Fleurs de ruine se souvient ensuite avoir été entraîné en 1965 par "un homme d’environ trente-cinq ans" nommé "Duvelz ou Devez" dans un appartement boulevard Raspail. Avec son amie Jacqueline, il s’y retrouve face à Duvelz et une jeune femme dont ce dernier caresse les seins, prélude sans doute à une nuit chaude… Mais le narrateur et son amie préfèrent s’éclipser.
Les Charell réapparaissent dans Du plus loin de l’oubli (1996).
Partant d’un scénario qu’il a lu, intitulé Blackpool Sunday, le narrateur se met à écrire une histoire.
Dans un café situé "juste en face de la gare du Nord", ses deux héros rencontrent "un couple étrange, les Charell, dont on se demande ce qu’ils peuvent bien faire par ici : elle, une femme blonde d’allure très élégante, et lui, un brun qui parle d’une voix douce. Le couple les invite dans un appartement, boulevard de Magenta, pas très loin de leur hôtel. Les chambres sont dans la pénombre. Mme Charell leur verse à boire un alcool..."
L’histoire des Charell a été adaptée au cinéma par Mikhaël Hers en 2006.
Son moyen métrage s’intitule justement Charell.
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