mardi 26 mars 2013

Modiano rend hommage à Jean-Marc Roberts

Jean-Marc Roberts (photo Thibaut Chapotot-MCC)
L'écrivain et éditeur Jean-Marc Roberts, créateur de la collection "La Bleue" chez Stock, est mort d'un cancer lundi 25 mars 2013, à 58 ans. C'était un ami de Patrick Modiano, dont il avait aussi été l'éditeur chez Seuil pour trois courts romans (Remise de peine, Fleurs de ruine et Chien de printemps). 



Dans un livre de souvenirs paru juste avant sa mort (Deux vies valent mieux qu'une, Flammarion), ainsi que dans un entretien accordé à Libération, Jean-Marc Roberts avait évoqué son amitié pour Modiano, en particulier les canulars qu'ils avaient faits ensemble, au début des années 1970. 

Dans un court texte publié dans Libération du 26 mars et intitulé Arrivederci, Gian Marco, Patrick Modiano rend hommage à son ami. 

Le texte débute ainsi: 
"J’ai connu Jean-Marc Roberts en 1972. Il avait 18 ans, et il venait de publier son premier roman : Samedi, dimanche et fêtes. J’avais neuf ans de plus que lui, et j’étais heureux que quelqu’un de jeune se lance dans la littérature, puisqu’à l’époque, la génération des années 30 tenait encore le haut du pavé. Il était le fils d’une comédienne, cela nous avait rapprochés."
La dernière phrase est en italien: "Arrivederci, Gian Marco, ti vogliamo bene."

samedi 9 mars 2013

La géographie parisienne de Patrick Modiano sur France Culture

La façade du 93 rue Lauriston,
siège d'une des "Gestapo françaises"
et lieu clé des livres de Modiano
En prélude au Salon du livre, France Culture consacre ce mardi 12 mars à 17H00 une émission d'une heure à la géographie parisienne de Patrick Modiano.

Pour écouter l'émission sur internet


"En ce temps-là, Paris était une ville qui correspondait à mes battements de  coeur. Ma vie ne pouvait s'inscrire autre part que dans ses rues. Il suffisait de me promener tout seul, au hasard, dans Paris, et j'étais heureux" - Patrick Modiano


"Pourquoi se glisse-t-on si facilement dans le Paris des romans de Patrick Modiano ? La capitale, sous sa plume, est-elle agréable ou non ? Ce sont des questions que nous poserons à cinq lecteurs de Modiano. Le sentiment parfois de vivre une vie qui n'est pas la nôtre, d'avoir tout à coup, dans une rue, à nos côtés, notre jumeau mais avec vingt ans de moins ; la recherche vaine des traces qu'ont pu laisser ceux que l'on a aimés dans un quartier ou un immeuble, la curiosité pour une fenêtre allumée observée de dehors, nous les partageons avec les narrateurs de Modiano.

A un architecte, nous demanderons ce qu'il imagine être les « zones neutres » et les « frontières » parisiennes dont il est souvent question chez Modiano. Pourquoi la rue de L'Aude, du quatorzième arrondissement, avec sa lumière, la hauteur de ses immeubles, son calme, son escalier qui descend vers l'avenue René Coty et en fait une impasse, colle-t-elle si bien à l'atmosphère de L'Herbe des nuits ?
De quelle couleur est le Paris de Modiano selon ces lecteurs ? Ont-ils déjà rêvé d'appartements qui n'étaient pas les leurs ? Lorsque le narrateur d'Accident nocturne écrit qu'il aime l'automne parce que c'est la saison de la rentrée et des projets, qu'en pensent-ils?"

Avec :
Denis Cosnard, auteur de Dans la peau de Patrick Modiano (Fayard),
Thierry Malandain,
Michel Cantal-Dupart,
Tiphaine Samoyault, auteur de Bête de cirque (Le Seuil),
Alexandre Lacroix, auteur et directeur de la rédaction de Philosophie Magazine.

Production : Virginie Bloch-Lainé
Réalisation : Guillaume Baldy


Jean-Marc Roberts parle de Patrick Modiano

Jean-Marc Roberts, écrivain et éditeur
A lire dans le quotidien Libération des 9 et 10 mars, un long entretien avec l'écrivain Jean-Marc Roberts, à l'occasion de la publication de son livre de souvenirs Deux vies valent mieux qu'une (Flammarion, mars 2013).

Dans le livre comme dans l'interview, Jean-Marc Roberts évoque Patrick Modiano, dont il a été l'ami et l'éditeur de trois romans chez Seuil.


"Patrick, ce fut une amitié exceptionnelle dans les années 1972, 1973, 1974...", raconte-t-il, en parlant notamment des canulars téléphoniques qu'ils faisaient ensemble à Muriel Cerf (1950-2012), alors jeune écrivaine. "Patrick et moi passions des soirées à lui faire des blagues au téléphone, de vrais gros canulars plus bêtes que nous. Elle n'a jamais été dupe". 


Muriel Cerf n'était pas la seule victime de ces canulars. Modiano "parvenait à acquérir une assurance et une ténacité inédites" qui lui permirent de piéger aussi, entre autres, René Barjavel. 

Post scriptum : Jean-Marc Roberts est mort quelques jours après la publication de ce livre de souvenirs. Patrick Modiano lui a rendu hommage à cette occasion.