C’est Jean-Paul Belmondo qui se trouve à l’origine de l’affaire. Début 1978, l’acteur acquiert pour 500.000 francs les droits d’adaptation de L’Instinct de mort, l’autobiographie publiée quelques mois auparavant par le truand aux éditions Jean-Claude Lattès. Elle intéressait aussi Alain Delon. Belmondo entend interpréter le rôle de Mesrine.
Le scénario est confié à Patrick Modiano et Michel Audiard, avec la collaboration de Philippe Labro.
Mais le scénario a eu du mal à avancer : «Audiard parlait de Céline à Modiano qui lui parlait de Paul Morand, raconte Philippe Labro. Audiard enchaînait sur Gabin et Modiano sur Louis Malle.»
Mesrine, alors emprisonné à la Santé, est mis au courant. Sa réaction : « Ne mettez pas le mot fin, ce n’est pas fini ! ». Il s’évade quelques jours plus tard…
Gérard Lebovici doit être le producteur du film. Plusieurs metteurs en scène sont sollicités, dont Georges Lautner, Yves Boisset, Costa-Gavras, Alain Corneau. Mais tous refusent. Seul Jean-Luc Godard se déclare partant, mais, cette fois-ci, c’est Belmondo qui bloque, ne voulant pas jouer dans ce qu’il qualifie d’« expérience de laboratoire ».
Lebovici renonce finalement au projet, et stoppe le travail du duo Modiano-Audiard.
Un premier film sur Mesrine, également adapté de L’Instinct de mort, est finalement sorti en octobre 2008. Produit par Thomas Langmann, réalisé par Jean-François Richet, ce long-métrage intitulé L’Instinct de mort est notamment interprété par Vincent Cassel, qui joue Mesrine, ainsi que par Cécile de France, Gérard Depardieu, etc.
A lire :
-Mesrine, 30 ans de cavale au cinéma, de Jean-Pierre Lavoignat et Christophe d'Yvoire, éditions Sonatine, octobre 2008.
-"Mesrine, le film maudit", de François-Guillaume Lorrain ("Le Point" du 9 décembre 2004)
-"Mesrine, le film", de Jean-Luc Drouin ("Le Monde" du 15 avril 2006).
La bande-annonce du film
finalement tiré de L'Instinct de mort
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