samedi 22 octobre 2022

Zwy Milshtein vu par Patrick Modiano


« Les hasards de la vie ont fait que Zwy Milshtein est lié pour moi à des souvenirs anciens, alors que je ne l'ai rencontré que cette année 2004 dans son atelier. »
 C'est par ces mots que débute le texte court, sans titre, que Patrick Modiano a consacré au peintre Zwy Milshtein (1934-2020) en 2004, à l'occasion d'une exposition de travaux de ce dernier dans les jardins du Luxembourg.

Modiano y évoque sa découverte des oeuvres de Zwy Milshtein, à l'âge de treize ans, grâce à Katia Granoff, une femme qui tenait une galerie d'art au 13 quai Conti, dans un immeuble mitoyen de celui où habitait la famille Modiano, au numéro 15.

« Dans ma mémoire est restée gravée la silhouette de ma voisine Katia Granoff ; son chignon, son allure de vieille petite fille et de poupée russe. Elle était liée à la grande époque de Montparnasse, celle de Chagall et de Soutine, et ce n’est pas le hasard si Milshtein a débuté chez elle…», écrit Modiano.

Plus loin, il note : « Zwy Milshtein, à ses débuts, appartenait à ce Paris cosmopolite de la fin des années cinquante, qui ressemblait si fort au Montparnasse des années vingt que la ville retrouvait une nouvelle jeunesse. Des artistes venus de tous les horizons devenaient très vite des paysans de Paris. » Avant de conclure : « Le temps a passé et il n'y a plus de Katia Granoff, quai de Conti. Mais j'ai traversé la Seine et j'ai retrouvé, dans son atelier de la rue des Filles-du-Calvaire, un Zwy Milshtein toujours aussi jeune, aussi inventif et aussi passionné. »

En 2007, ce texte a été publié en préface du livre de Zwy Milshtein, Vodka, harengs et quelques larmes (Slatkine, 208 p)



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